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dimanche 12 février 2012

Le Collectionneur - Christine Orban

Christine Orban: "Le Collectionneur" dans les planches








Une deuxième vie commence pour le Le Collectionneur, roman signé Christine Orban en 1993. L'écrivaine et son mari, Olivier Orban, éditeur, ont remanié le texte pour le théâtre. La pièce est éditée chez Albin Michel et se joue à Nice, du 20 au 31 janvier. Arpad, un numismate, qui préfère les pièces de monnaie à sa femme, se voit offrir une inestimable pièce en or à l'effigie de Cléopâtre. Poussé par l'ambition de son épouse Olivia, Arpad va convoquer son rival, le comte Alberoni, pour lui dévoiler sa pièce. Qui disparaîtra mystérieusement à l'occasion d'une panne d'électricité...

Le Point
: Le Collectionneur vous a été inspiré par une histoire vraie ?
Christine Orban
: Un ami qui sait que je suis moi-même collectionneuse m'a raconté l'amorce de l'histoire, je l'ai ensuite considérablement romancée. À l'époque, on venait de me dérober un objet, je m'interdisais d'en souffrir, je me disais 'c'est absurde de souffrir pour des choses matérielles'. Mon héros m'a servi d'exutoire, je me suis révoltée à travers lui. L'écriture sert à ça, j'ai une double vie. Ma vie réelle et l'autre, qui l'est encore plus d'une certaine façon, parce qu'elle est plus libre.

Qu'est-ce qui vous a plus particulièrement séduit dans cette histoire ?
La faiblesse des hommes m'intéresse. Surtout celle d'un homme sage, cultivé comme Arpad. À la suite d'une panne d'électricité, la pièce va disparaître, il perdra la tête, accusera Alberoni sans preuve, emporté par sa passion, peut-être amoureuse, confondant l'objet avec la femme qu'il représente : Cléopâtre... Je voulais aussi montrer combien il est dangereux de s'éloigner de soi. En défiant l'autre collectionneur, Arpad obéit à l'ambition de sa femme, lui-même est un homme modeste, qui n'aime pas se mettre en avant. L'histoire de ce couple est assez banale, Olivia, s'ennuie loin de Paris, tandis qu'Arpad est passionné par ses pièces.

C'est donc autant une affaire de pièce de monnaie que de couple ?
J'ai été à la Bibliothèque nationale étudier les manies des numismates... J'ai aussi découvert qu'il n'existait pas de pièce en or à l'effigie de Cléopâtre. C'était une occasion rêvée, Cléopâtre a toujours fait fantasmer les hommes. J'ai donc imaginé que l'on en avait retrouvé une. Arpad la touche à mains nues alors qu'il fait partie de ces numismates qui manient les pièces avec des gants. Olivia y verra un signe et deviendra jalouse d'une pièce de monnaie.

À propos de couple, vous avez travaillé avec votre mari à cette refonte du texte pour le théâtre. Pourquoi cette collaboration inattendue?
Quand on écrit un roman, on est seul, on joue tous les rôles. Une pièce de théâtre, c'est un travail d'équipe, on dépend d'un metteur en scène, de comédiens, d'un théâtre. Et puis, il y a une grande différence entre le mot écrit et le mot destiné à être dit. C'est bien d'être deux pour dire. J'ai toujours eu envie de travailler avec mon mari, il passe sa vie à éditer donc à travailler avec des auteurs, c'était un peu intimidant de ce point de vue... Je lui ai quand même proposé de me rejoindre dans cette aventure. Le collectionneur est un homme, et même si c'est moi le collectionneur dans notre couple, je voulais m'assurer que j'avais compris la psychologie d'un homme collectionneur. D'autant plus qu'Olivier est un peu Arpad. Dans mon roman, je me suis inspirée de lui pour brosser le portrait d'un homme cultivé et discret, très discret ; un trait de caractère que l'on retrouve souvent chez les grands éditeurs, qui s'effacent et aiment mettre en lumière leurs auteurs.




http://www.lepoint.fr/








Le Collectionneur: le mot de l'éditeur.





"Il s’agit d’une pièce unique au monde. Une pièce qu’aucun collectionneur, même dans ses rêves les plus fous, n’aurait espéré rencontrer une fois dans sa vie, et encore moins posséder."

L’apparition de cette prodigieuse monnaie va entraîner deux hommes qu’animent une passion et un sens de l’honneur hors du commun dans un affrontement sans concessions et provoquer un effroi insondable proche de la malédiction. Un huis clos plein de mystère, de raffinement et de rebondissements.

"Un vrai bijou d’orfèvre, un de ces plaisirs délicieux que savoureront les connaisseurs, pas forcément numismates." Le Journal du Dimanche.



Christine Orban: Romancière française, née le 3 octobre 1954.


Élevée au Maroc, à Casablanca, Christine Orban comprend très vite que l'écriture sera sa vie. Devenue clerc de notaire après des études de droit comme le souhaitait son père, la jeune femme se sent néanmoins irrésistiblement attirée par la littérature et publie son premier roman en 1986, Les Petites filles ne meurent jamais, sous le nom de Christine Rheims. Si plusieurs suivent, les plus connus restent L'Âme sœur, J'étais l'origine du monde, Fringues et Mélancolie du dimanche. Mariée avec l'éditeur Olivier Orban, l'éternelle jeune femme respire l'air du large dans sa demeure normande, partage son temps entre ses deux fils, l'écriture, le sport et les brocantes, mais n'en délaisse pas pour autant sa passion pour l'écriture et signe encore Petites phrases pour traverser la vie en cas de tempête... et par beau temps aussi, paru chez Albin Michel en 2007.

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