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mardi 14 février 2012



Pour la St-Valentin, partageons les tâches ménagères





«Couchons ensemble !» Ou, plutôt, changeons les couches ensemble. L'association Osez le féminisme appelle à profiter de la Saint Valentin pour rééquilibrer les tâches au sein du couple. Elle juge que cette question «n'est pas que l'affaire des couples concernés, il s'agit d'un fait de société, résultat notamment de l'éducation sexiste qui nous a été à tou-te-s inculquée, et de stéréotypes persistants sur le rôle des femmes dans la société.»

Le collectif distingue deux types de tâches, les domestiques et les parentales.




Les tâches domestiques



Les tâches domestiques seraient réalisées à 80% par les femmes (en vérité, c'est un peu moins. Osez le féminisme s'appuie sur plusieurs textes - notamment un de l'Ined de 2009 - qui reprennent une étude de l'Insee datant de 1999).

Arnaud Régnier-Loilier, chargé de recherche à l'Ined, et auteur du texte de 2009, explique «que tout le monde a repris ce chiffre là, mais c'est une erreur de notre part. On l'a diffusé sans le contextualiser. 80% désigne le noyau dur des tâches domestiques, pas toutes les tâches». Ce pourcentage exclut, notamment, le jardinage et le bricolage. «De 1966 à 1999, la part des hommes a progressé de 19 % à 31 % pour l'ensemble des tâches domestiques», explique de fait la responsable de l'enquête de l'Insee, Delphine Roy, dans la revue Informations sociales. Donc on est plus dans un rapport de 70/30, ce qui reste tout de même extrêmement inégalitaire. Elle ajoute que, sur cette période, «la réduction de l'écart hommes-femmes est due à une baisse du temps domestique total, qui bénéficie aux femmes, davantage qu'à une augmentation du temps consacré à ces tâches par les hommes».

Surtout, pour Arnaud Régnier-Loilier, ces chiffres commencent à dater, même si cela n'évolue pas non plus à une vitesse folle et il préfère renvoyer à une enquête Emploi du temps de l'Insee datant de 2009-2010, intitulée, «depuis 11 ans, «moins de tâches ménagères, plus d'Internet». Là, le temps domestique ressenti pour un homme salarié est de 2 heures et 6 minutes par jour et de 3 heures 27 minutes pour les femmes. Ces dernières travaillent donc 64% de plus que les hommes mais l'étude ne précise pas, malheureusement, si les personnes sont en couples ou pas.

Le travail parental


Pour Osez le féminisme, «aujourd'hui encore, les femmes en font deux fois plus que les hommes». Ce qui est vrai, c'est même un peu plus. «Les hommes y consacrent 28 minutes par jour, les femmes 1 h 10», explique Christine Barnet-Verzat dans la revue Informations sociales. Donc on est même dans un rapport de 60/40, avec de nombreux pères qui ne s'occupent pas du tout des enfants.

Arnaud Régnier-Loilier, dans une étude sur les relations
familiales et intergénérationnelle réalisée entre 2005 et 2008, explique même que l'arrivée «d'un enfant renforce les inégalités dans le partage des tâches ménagères».

Et, ce n'est pas forcément dans l'esprit de la Saint-Valentin, mais il semble que l'un des rares moyens de faire évoluer cette répartition soit de changer de partenaire. Pour les femmes, «la répartition des tâches domestiques semble un peu moins inégalitaire au fil des unions», note en effet Arnaud Régnier-Loilier. Les hommes se remettant en couple après une rupture connaissent pour 30% d'entre eux une répartition des tâches plus défavorables, ce qui n'est le cas que pour 18% des femmes.




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